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Des bébés dans nos aquariums

Des bébés dans nos aquariums

| Auteur : Mathieu Lemonde-Landry | Catégorie : À découvrir
Chaque année, quelques tentatives de reproduction se produisent dans nos aquariums. L’espèce la plus prolifique est, sans conteste, le buccin commun. On retrouve ses pontes dans pratiquement tous les aquariums où il est présent. Depuis cette année, nous avons même des pontes de buccins eux-mêmes nés dans nos aquariums il y a environ 7 ans, le temps de la maturité sexuelle. 
 
Parfois les animaux semblent avoir tous les comportements associés à la reproduction, sans aucun résultat. C’est le cas des loups atlantiques. Aux alentours du mois d’août, les mâles deviennent agressifs, chacun cherchant à dominer l’aquarium pour avoir les faveurs des femelles. Comme l’un de nos mâles est plus gros que les autres, nous le laissons alors seul dans l’aquarium et isolons les plus petits mâles dans un aquarium de réserve pour limiter les risques de blessures. Ensuite, souvent en septembre, les femelles pondent de grandes masses d’œufs. Ceux-ci ne semblent pas être fécondés par le mâle et le processus s’arrête donc là pour les loups. 
 
À d’autres occasions, la reproduction est un succès. Ce fut le cas cette année avec les lompes, aussi appelées grosses poules de mer. Voici déjà 3 ans, nous avions capturé des poules d’environ un an pour nos aquariums (3 mâles et 4 femelles). Petites poules sont devenues grandes et, ce printemps, la maturité sexuelle a été atteinte. En mai, un premier mâle s’est paré de ses couleurs nuptiales. En temps normal les lompes sont de couleur gris-bleu, mais en période de reproduction les mâles deviennent rouge vif avec les flancs argentés. À ce moment, comme en milieu naturel, le mâle se trouve un endroit propice pour accueillir la ponte des femelles. Dans notre cas, l’endroit choisi par ce mâle fut une petite crevasse entre deux roches. À partir de cet instant, le mâle défend farouchement son « nid ». Ce n’est que quelques semaines plus tard, début juin, qu’une première femelle a été pondre dans la crevasse défendue par le mâle. Celui-ci a immédiatement fécondé les œufs fraichement pondus. Une fois son travail fait, la femelle ne s’occupe plus des œufs, c’est au mâle de protéger sa progéniture. Tâche à laquelle il se dévoue totalement, même si ça ne l’a pas empêché, quelques jours plus tard, de féconder la ponte qu’une deuxième femelle est venue faire en bordure du « nid » du mâle. Avec deux pontes fécondées, il était fort occupé. À ce moment, un deuxième mâle s’est paré de sa robe nuptiale et, dans les jours suivant, il a eu droit aux pontes des deux autres femelles. Suite à quoi le troisième mâle effectua son changement de couleur et la première femelle eut une deuxième ponte qu’il pu féconder.  Ainsi les trois mâles ont pu jouer leur rôle sans trop de compétition.
 
Les œufs, roses au moment de la ponte, changèrent progressivement de couleur pour tourner vers le jaunâtre puis au transparent. Après quelques semaines, il fut facile de constater que les œufs étaient fécondés puisque de petits yeux devinrent visibles à travers la paroi de l’œuf. Sachant que le taux de survie des jeunes au sortir de l’œuf serait quasi nul dans cet aquarium puisqu’il abrite une grande quantité d’anémones, qui n’en feraient qu’une bouchée, nous avons réussi à recueillir la première ponte et à la transférer dans un petit aquarium où il était plus facile de faire le suivi et de nourrir les alevins au moment de l’éclosion. Environ 1 mois après la ponte, les premières poules ont commencé à émerger des œufs. Les larves ont vécu leurs premiers jours sur les réserves contenues dans leur sac vitellin. Ensuite, elles ont été nourries à l’aide de larves d’artémia, petit crustacé planctonique dont nous faisons l’élevage. À ce stade, la mortalité fut assez élevée et seule une trentaine de petites poules survécurent à ce stade critique. Depuis, elles sont passées par le stade d’alevin (forme d’un petit têtard) et ont maintenant atteintes le stade de juvéniles, c'est-à-dire qu’elles ont la forme adulte, mais en petit format.  Elles se nourrissent encore de larves d’artémia, mais leur taille leur permet maintenant d’ingérée des proies plus grosses, dans ce cas-ci du krill haché. Un beau succès et une belle fierté pour toute l’équipe!         
 
Crédit photo Mélanie Cantin. Un mâle paré de sa robe nuptiale protège une masse d'oeufs de couleur saumonée.
 

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